• Chroniques

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    T'es lourde et t'es pas belle !

  • Je crois que je n'ai pas confiance en moi. Je n'ai pas confiance en moi. Rien que le fait d'émettre un doute sur ce postulat de base qui est somme toute le fruit d'un ressenti très personnel, n'en est que la preuve paradoxale et pourtant irréfutable. 

     

    J'ai quitté mon emploi il y a maintenant 1 an avec comme objectif une reconstruction personnelle, tant sur le plan émotionnel qu'intellectuel. A ce moment je me sentais à la fois indestructible et déjà détruite. Un étrange mélange de sentiments complétements contradictoires qui m'a pourtant poussée à franchir le cap. Il était temps ! Ce temps, je pensais enfin le mériter et être prête pour. 

    Le temps… Cette année constituée de jours tous plus long les uns que les autres et qui malgré tout est passée en un éclair. Je m'étais fixée tout un tas d'objectifs, j'avais des listes d'activités à effectuer, des formations à réaliser, des connaissances à engranger, un corps à muscler ! Rien ne s'est passé. Enfin rien de tout cela.

    Avoir le temps c'est avoir l'espace pour soi-même et laisser ses pensées fourmilier et encombrer très vite l'esprit. D'un œil extérieur on pourrait penser que j'ai passé un an à végéter sur mon canapé, le regard dans le vide avec Netflix en fond, mais à l'intérieur se menait la plus grande bataille de mon histoire. Alors oui, dans un milieu qui conviendra on dira que "j'ai pris du temps pour réfléchir à mon avenir" et même que "j'ai trouvé un plan de formation pour mener à bien mon avenir professionnel". La vérité c'est que j'ai commencé 3 formations différentes car je n'arrivais pas à choisir, j'ai le plus beau bureau du monde qui prend la poussière, j'ai de quoi tenir une invasion de zombie question matériel loisir et créatif et j'ai pris 5 kilos.

     

    Personne n'est prêt pour ce genre d'épreuve. On fonce tous tête baissé pour atteindre des objectifs que l'on ne s'est même pas fixé. Avoir le BAC, un diplôme, une voiture, une carrière, un compagnon de vie, une maison, des enfants… On nous demande de choisir un chemin de vie et d'accomplir toujours plus alors que l'on n'à pas pris le temps de savoir qui on est. On se tue à la tâche sans but personnel. 

    Oui je généralise, nous n'avons pas tous évolué dans le même cadre. J'admire les personnes qui on pu prendre ce recule nécessaire, qui ont des métiers passions ou qui sont pleinement épanoui dans leur vie. Je crois même que je les jalouse un peu. 

     

    Enfin comme dirait l'autre, le changement c'est maintenant ! C'est cette année que je me suis enfin demandée : qui je suis ? Qu'est ce que je veux faire ? La réponse ? Je n'en ai absolument aucune idée !

     

    Et rajoutez au moindre début de réponse que je n'ai pas confiance en moi. C'est la cata ! A force de ne pas être "moi", j'ai développé cette capacité à m'adapter, à masquer mon identité. Masquer au point de la perdre.

    Imaginez vous sur scène, prêt à réciter le monologue principal de la pièce, celui que tout le monde attends, mais avec pour support de discours une feuille froissée dont l'encre à été atténuée par le temps et la poussière. Impossible d'avoir confiance en ce morceau de papier ! La lecture pourrait être erronée, vous pourriez vous ridiculiser !

    Et bien c'est ce qui se passe aujourd'hui. Un an c'est pas assez pour rattraper 30 ans de non existence. Je recommence tout juste à postuler pour des emplois que déjà l'angoisse reviens. 

     

    Alors comment on retrouve qui on est ? Est-ce qu'on devrait instaurer des années sabbatiques de crise identitaire régulière ? Comment retrouver confiance en soi ? Pourquoi devons nous choisir une seule voie professionnelle pour nous définir pendant des années ?

    Est-ce quelqu'un veut un logo ?


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